Aujourd’hui, le domaine d’Hervé Villemade s’étend sur 23 hectares en deux grands ensembles. Le premier, historique, comprend 13 hectares autour du chai : 8 hectares sur le plateau de la Bodice et 5 hectares pour la parcelle des Ardilles. Le second, constitué depuis 2009, couvre 10 hectares, dont 8 d’un seul tenant sur un plateau non gélif à Fougères.
Désiré et Gilberte Villemade se sont installés dans le Loir-et-Cher à la fin des années 1930 sur une exploitation : 2 hectares de ferme et deux vaches. Pas certain qu’il y avait déjà du raisin. En ont-ils planté ou ont-ils acheté des vignes ? Une chose est sûre : dès l’après-guerre, ils élaboraient du vin pour leur consommation personnelle et faisaient un peu de négoce.
De leurs cinq garçons, c’est Henri qui reprend la ferme. Avec son épouse Monique, ils la développent jusqu’à 45 hectares en polyculture classique locale : asperges, céréales, moutons, lapins… et 8 hectares de vignes plantés de sauvignon, pinot noir, chardonnay, gamay et quelques vieux cépages. Jusqu’en 1994, le domaine ne produit que 10 000 bouteilles par an : du cheverny dans les trois couleurs et un crémant-de-loire. Le reste est vendu au négoce. Henri et Monique ont quatre enfants, Hervé est le dernier de la fratrie.
Hervé s’associe à Monique en 1995, met fin aux activités d’élevage et de négoce, crée le domaine, plante pas moins de 4 hectares de vignes en 4 ans (pinot noir, gamay, côt, sauvignon, romorantin)… et décide de commercialiser tout le vin produit en bouteilles.
En 1999, Isabelle, l’aînée de la famille, rejoint son frère au domaine et remplace Monique. Leur association durera 15 ans. 1999 est aussi l’année de la vente de la machine à vendanger et de la conversion à l’agriculture biologique. Hervé a rencontré des vignerons du coin, Jean-Marie et Thierry Puzelat au Clos du Tue-Bœuf, Catherine Roussel et Didier Barouillet du Clos Roche-Blanche, et d’ailleurs (la bande du Beaujolais : Marcel Lapierre, Jean Foillard, Jean-Paul Thévenet, Yvon Métras, Guy Breton ; Philippe Laurent, Marc Angeli, Pierre Breton et Christian Chaussard), et gouté leurs vins qui ne l’ont pas laissé indifférent. Ajouté à cela une allergie sévère au soufre, Hervé produira des vins sans trop de sulfites ajoutés.
Depuis 2002, la culture des vignes est certifiée AB.
Pas moins de sept gelées, plus ou moins importantes, ont touché la région entre 1995 et 2008. Les vignes du domaine n’y ont pas échappé, fragilisant l’équilibre économique de l’entreprise. Pour faire face, Hervé a créé une structure d’achat de raisins du Loir-et-Cher. Depuis 2008, cela lui permet de produire des vins de cépages.
C’est en 2009 qu’Hervé Villemade acquiert 8 hectares sur le plateau de Fougères. Il en garde deux plantés de pinot noir et de chardonnay, arrache le reste et replante 5 hectares de pinot noir, sauvignons, rose et blanc, et menu pineau.
Depuis 2012, et l’établissement du cahier des charges pour la vinification, les travaux en cave sont également certifiés AB.